Cigogne blanche

La Cigogne blanche est un grand oiseau échassier, carnivore, de la famille des Ciconiidés. Cette cigogne est reconnaissable à son long bec et à son plumage noir et blanc.

La Cigogne blanche peut mesurer jusqu'à 1,30 mètre de hauteur, pour un poids compris entre 2,7 et 4 kg (moyenne de 3,5 kg). Elle a une envergure de 1,80 mètre, voire 2 mètres. Son bec, de couleur rouge orangé, mesure presque 20 cm (15 à 19 cm chez le mâle et 14 à 17 cm chez la femelle). Il est plus large chez le mâle. C'est d'ailleurs l'un des rares traits de dimorphisme sexuel que l'on peut observer. Les yeux de cette cigogne sont noirs, et deux traits noirs les encadrent, donnant ainsi comme une impression de "maquillage".

Le plumage est entièrement blanc, à l'exception des rémiges qui sont noires. On croit souvent à tort que la queue de la cigogne blanche est noire, trompés par ses grandes et larges ailes qui la recouvrent intégralement.

Son vol est caractéristique : elle s'élève en spirales, en profitant des courants ascendants, et aime surtout planer. En vol, on peut la distinguer facilement du héron car elle vole le cou tendu, alors que le héron le recourbe, le coude.

Pour communiquer, la cigogne claquette (ou craquette) du bec.

La Cigogne blanche vit en moyenne entre 15 et 20 ans.

C'est un oiseau carnivore qui se nourrit essentiellement de vers de terre, de petits rongeurs, d'insectes, de batraciens, de poissons, de petits reptiles, etc. Chaque été, une famille de cigognes consomme environ 250 kilos de nourriture.

À l'instar des chouettes, la cigogne rejette les poils, les os et autres restes non assimilables, sous forme de pelotes de régurgitation.

Chez les cigognes, il est presque impossible de distinguer le mâle de la femelle sans les avoir vus à l'œuvre. Généralement, c'est le mâle, rentré le premier de migration, qui invite la femelle à partager son nid. Ils se saluent en claquetant du bec, la tête renversée sur le dos. Parfois, des rivalités pour la possession du nid dégénèrent en combats sanglants. Quand l'entente est réussie, à force de parades et de caresses, l'accouplement donne lieu à d'audacieuses acrobaties. Le plus souvent, l'oiselle doit se tenir debout, tandis que son partenaire bat des ailes pour s'équilibrer en s'accroupissant sur elle.

C'est vers la mi-février que les cigognes migratrices reviennent en Europe pour se reproduire. Après avoir construit un nid d'un diamètre d'un mètre vingt environ, la femelle y pond de deux à six œufs de 80 grammes chacun, à 48 heures d'intervalle. Sans attendre la fin de la ponte, les parents se relaient pour couver. Avant de s'installer, l'échassier aère le fond du nid à coups de bec, puis retourne les œufs pour bien répartir la chaleur. Après 32 jours d'incubation, naissent les premiers cigogneaux, dénués de plumes, à raison d'un tous les deux jours. Un cigogneau aide son cadet à naître en picorant la coquille. Les derniers nés ont peu de chance de survivre car les aînés s'approprient toute la nourriture. Les cigogneaux grandissent très vite : deux mois après leur naissance, ils pèsent trois kilogrammes et prennent leur envol.

C'est un oiseau migrateur africain qui vient se reproduire en Europe en empruntant deux tracés différents. L'un contourne la Méditerranée par l'Est pour atteindre les zones de nidification se situant dans les pays de l'Est. L'autre chemin passe au-dessus du détroit de Gibraltar et l'Espagne pour atteindre la France. Les 300 000 cigognes qui se partagent l'Europe appartiennent à deux populations migratrices. Les "orientales", les plus nombreuses (9 sur 10), passent l'hiver en Afrique de l'Est et du Sud et arrivent chaque printemps dans les pays de l'Est européen après avoir franchi le détroit du Bosphore. Les "occidentales" (alsaciennes, espagnoles, etc.) reviennent du Sahel par le détroit de Gibraltar. On parle d'instinct de migration, car l'animal porte en lui dès sa naissance, le besoin de migrer alors qu'il ne sait pas encore voler (nécessite un apprentissage). Lors de son voyage, la cigogne repère visuellement le chemin du retour. Une étude récente a pu démontrer qu'une partie du cerveau de la cigogne contenait de la magnétite, ce qui l'aide certainement à trouver son chemin. La cigogne rejoint toujours le même nid.